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Nouveaux défis pour l’école de jardinage Med-O-Med

Il y a quelque chose de spécial dans cet environnement : la paix, disent certains de ceux qui nous rendent visite ; une énergie particulière, disent d’autres. Et ce, malgré les petits conflits quotidiens inévitables entre adolescents, dont beaucoup se trouvent dans des situations familiales ou sociales difficiles.

Il est vrai que les huit hectares du parc, dont une partie est paysagée et l’autre occupée par la pépinière de production, offrent beaucoup d’espace aux yeux et aux sens. Le verger, les roseraies, les espaces boisés, les places et les allées bordées d’agaves et d’oliviers offrent la beauté et la joie des groupes d’apprentis en tenue professionnelle vert vif qui désherbent, compostent, paillent, taillent ou plantent, selon leur niveau et leurs compétences. Pendant ce temps, des rires et même des applaudissements s’échappent parfois des salles de classe.

Rappelons que l’école est un centre de formation par apprentissage reconnu par le ministère marocain de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences – département de la formation professionnelle – ; que la formation s’étale sur trois ans et est couronnée par un diplôme ; qu’elle se compose de 20 % de théorie et de 80 % de pratique, et que celle-ci se déroule principalement dans le parc et la pépinière de l’école, bien que certaines tâches puissent être effectuées à l’extérieur.

Formation et insertion professionnelle

Comme chaque année, un diagnostic du projet et un plan d’action pour la rentrée 2024-2025 ont été réalisés, qui s’accompagnent toujours d’une réflexion approfondie sur les choses qui ont fonctionné et celles qui doivent être mises en œuvre. L’un des enjeux, puisqu’il s’agit du pilier du projet, est l’amélioration de la formation et de l’insertion professionnelle qui en découle. Pour ce faire, l’école a lancé la création de modules de spécialisation en art floral, un métier peu développé au Maroc et pourtant très demandé. Cette spécialisation, ainsi que le jardinage et l’agroécologie, qui font également partie du programme d’enseignement, constituent une opportunité d’emploi supplémentaire pour les jeunes diplômés.

Des formations sont également organisées pour les futurs moniteurs dans le domaine de l’éducation à l’environnement, qui est également très demandée dans les associations et les écoles. En effet, Iman Baghari et Abdellatif Sasy, tous deux étudiants de la première promotion de l’école, se sont spécialisés dans ce domaine et animent des ateliers et des formations auprès des moniteurs du Jardin Majorelle à Marrakech, ainsi qu’auprès des jeunes handicapés des associations AMSAT et Kariat, qui partagent leurs allées et venues animées dans le parc avec les apprenants et apprenantes de l’école, à raison de deux fois par semaine.

En outre, les stages d’été en milieu professionnel et les prestations externes occasionnelles de jardinage permettent aux jeunes d’améliorer leurs compétences professionnelles et de gagner un peu d’argent, contribuant ainsi à la maigre économie familiale.

Replicabilité et innovation

Au cours de la dernière année scolaire et de cette nouvelle année, plusieurs actions innovantes ont été lancées. Entre autres, la replicabilité progressive du projet en ce qui concerne les pratiques et techniques écologiques appliquées à l’école. Des formations ont été organisées pour les professionnels du jardinage et de l’agroécologie et, cet automne, elles ont été étendues à l’art floral, dispensé par l’entreprise Végétal Concept, et à la lutte biologique à l’aide d’insectes alliés, dispensée par l’agronome Albdelhak Rizqi.

Par ailleurs, le premier guide de jardinage écologique en arabe et en français, rédigé par la paysagiste Carey Duncan en collaboration avec les formateurs de l’école et édité par Kulte, a été publié. Cet ouvrage de référence, magnifiquement édité et illustré, s’adresse principalement aux formateurs marocains en formation et à tout jardinier ayant une certaine expérience.

Activités de sensibilisation et activités génératrices de revenus

Il ne faut pas oublier que l’école n’est pas seulement cela, mais aussi un espace public de détente et de sensibilisation à l’environnement et à la culture. Ces derniers mois, nous avons eu le plaisir d’avoir comme intervenants des personnalités aussi intéressantes que Bouchra Baibanou, l’une des premières alpinistes arabes à avoir gravi l’Everest, qui a parlé de son impressionnante expérience de vie et présenté son livre « Mon chemin vers les sept sommets du monde ». Nous avons également reçu, entre autres, Léon Buskens, directeur de l’Institut néerlandais de Rabat, qui a fait une conférence très réussie du patrimoine et des politiques patrimoniales de Rabat et de Salé.

Parmi les activités génératrices de revenus, indispensables à l’autonomie économique progressive de l’école, la principale reste la vente des plantes de la pépinière de production, qui s’est considérablement développée et se spécialise de plus en plus dans les espèces marocaines indigènes et endémiques, mieux adaptées au changement climatique et demandées par de nombreux paysagistes et entreprises de jardinage. Les collections sauvages dans tout le Maroc ont augmenté et Pablo G. Watson, parfois accompagné d’un botaniste spécialisé, le professeur Fakir, ainsi que d’Adam, un jeune assistant de la pépinière – également ancien élève de l’école – obtiennent et acclimatent des espèces aussi intéressantes que Juniperus phoenicia et oxycedrus, et de nombreux bulbes d’Iris tingitana, Narcissus tazzeta et Scilla peruviana, parmi beaucoup d’autres. L’échange de plus en plus fréquent de matériel génétique à travers le réseau Med-O-Med est remarquable, tout comme l’aspect académique et scientifique des collaborateurs qui interagissent avec l’école sur une base volontaire.

Pour contribuer à la commercialisation des plantes de la pépinière, un catalogue des mêmes a été publié cette année, ainsi qu’une étude de marché détaillée. 

La location des espaces de l’école, salles polyvalentes, pergolas, etc., continue d’être une autre des ressources les plus utiles pour la durabilité économique du projet, de même que les nombreuses visites pédagogiques d’écoles publiques et privées, et l’organisation d’ateliers en général. Les apprentis sont systématiquement impliqués, interagissant étroitement avec le public et acquérant des compétences sociales.

Cet automne et cet hiver, le marché dominical de produits alimentaires certifiés biologiques et SPJ est déjà une réalité, grâce à un accord signé avec la coopérative Ferme BioShoul. Une activité qui apporte non seulement d’excellents produits frais et transformés au public, mais aussi de la joie et de l’animation à l’école, y compris le week-end, lorsque le café-restaurant Azafrán ouvre également ses portes et apporte son savoir-faire. Progressivement, le marché s’enrichira également d’objets artisanaux de qualité et de produits cosmétiques naturels.

Défis et ambitions

Parmi les actions que nous avons dû mettre en œuvre pour optimiser davantage l’énergie et les ressources naturelles, on peut citer la réparation et l’amélioration du système d’énergie solaire qui alimente le site, ainsi que la sectorisation et la rénovation du système d’irrigation. Un investissement coûteux, mais nécessaire.

Mais la formation et les apprentis restent le cœur battant de l’école et le plus grand défi. Éviter l’absentéisme et l’abandon scolaire, souvent dus à la pression familiale et à une culture de l’effort mal ancrée, reste un défi. Cependant, il est réjouissant de constater que les filles sont de plus en plus nombreuses (et généralement, plus sérieuses) dans un domaine traditionnellement considéré comme masculin. C’est pourquoi l’attention personnalisée qui a toujours été portée à chacun d’entre eux depuis la classe, la médiation sociale et la gestion, est essentielle à l’harmonie du projet. Voir les jeunes mûrir et grandir au cours des trois années de formation continue compense largement les efforts consentis.

Un autre challenge reste le financement d’un projet aussi complexe. Pour cela, nous devons encore une fois remercier le précieux soutien de l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain) ; du Conseil Régional de Rabat, Salé et Kénitra ; de l’AECID (Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement) ; de la Fondation Drosos, de la Fondation FAI, de la Fondation Luciole – Institut de France, de l’Ambassade de France au Maroc et de la société de transport ALSA Maroc, parmi les principaux. Nous espérons également pouvoir continuer à compter sur leur aide et celle d’autres institutions et acteurs, pour assurer la pérennité dans le temps de ce beau projet structurant. 

Fondation de la Culture Islamique

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